samedi, 20 avril, 2024
Par Aude le samedi, 20 avril, 2024, 18h52 - Lectures
Jean-Baptiste Comby, Écolos, mais pas trop… Les Classes sociales face à l’enjeu environnemental, Raisons d’agir, 2024, 186 pages, 14 €
Dans ce livre rapide et incisif, le sociologue Jean-Baptiste Comby analyse la manière dont les classes sociales, et au sein de celles-ci les pôles économique et culturel, interprètent diversement les problèmes écologiques actuels. Bourgeoisie, petite bourgeoisie et classes populaires font l’objet de trois grandes parties nourries par deux enquêtes, qualitative et quantitative, le tout étant illustré par des parcours biographiques et des extraits d’entretiens qui donnent à entendre le propos des enquêté·es. L’ouvrage commence avec une autre étude, celle d’entrepreneurs en écologisme au sein de la bourgeoisie culturelle, une association de « créatifs » attaché·es à une transition écologique consensuelle, très désireux et désireuses d’apparaître du côté de la raison, notamment économique, du compromis par opposition au militantisme – tout en restant très attentifs/ves à leurs intérêts économiques car s’ils et elles peuvent investir professionnellement le champ écolo, c’est dans l’idée de ne pas trop perdre en statut. Ils et elles sont « à l’intersection de l’écologie et du marché », visiblement très content·es de pouvoir écologiser un monde de l’entreprise par ailleurs peu sensible aux discours militants. Un chapitre qui prend la température de l’écologisme bourgeois pour en dégager quelques traits qui seront repris plus loin.
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mercredi, 8 novembre, 2023
Par Aude le mercredi, 8 novembre, 2023, 08h49 - Lectures
Pierre Madelin, La Tentation écofasciste. Écologie et extrême droite, Écosociété, 2023, 272 pages, 18 €
Après deux ouvrages consacrés à l’écologie politique (Après le capitalisme. Essai d’écologie politique) et à une de ses branches parmi les plus intrigantes ou questionnables (Faut-il en finir avec la civilisation ? Primitivisme et effondrement), le philosophe Pierre Madelin a choisi d’interroger l’écofascisme, mis sur le devant de la scène en 2019 par deux meurtres de masse, à Christchurch en Nouvelle-Zélande et Houston au Texas, justifiés par les discours écofascistes de leurs auteurs. Son ouvrage commence par une recherche de définition de ce qu’est l’écofascisme. Plus souvent insulte qu’argumentaire étayé, l’accusation d’écofascisme n’est pas plus claire que celle de fascisme. Les discours dominants assimilent l’écofascisme avec toute critique de la modernité et de l’industrialisme. Les écologistes, d’EELV aux sphères anti-indus et radicales, seraient donc des écofascistes en puissance, foulant aux pieds l’héritage monolithique des Lumières et son universalisme éclairé (pas si simple). Leur attachement aux notions d’autonomie et de liberté est évacué, pendant que leur discours sur les limites écosystémiques est assimilé à l’acceptation des diktat de la nature. Les écologistes, au premier rang desquels Bernard Charbonneau et André Gorz, ont pour leur part appelé écofascisme la tentation de régler les problèmes d’accès à des ressources naturelles devenues plus rares par un contrôle bureaucratique et un partage autoritaire. Enfin, une dernière définition de l’écofascisme tient à certaines pensées écocentriques, accusées de mépriser la vie humaine.
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mercredi, 30 août, 2023
Par Aude le mercredi, 30 août, 2023, 08h35 - Textes
« Nous sommes les 99 %. » C’est une expression et une analyse que je n’ai jamais trop appréciées. Nous serions ainsi, tou·tes autant que nous sommes, cadres sup et crève la dalle, soumis·es aux diktats du capitalisme. Et personne parmi nous, oh non, n’en serait le prisonnier volontaire, bien content·e de profiter de toutes les marchandises qu’il offre. Quand j’entends « 99 % », je repense à ce militant communiste montrant à ses potes les photos de ses vacances au Vietnam avant la réunion de la gauche unie post-2005. Je l’imagine aujourd’hui conduisant un SUV, ce type de voiture encore peu répandu il y a dix ans et que l’industrie automobile n’a pas spécialement promu avant de se rendre compte de la force de la demande – demande par ailleurs tirée entre autres par le sentiment (et la réalité) de la moindre sécurité face aux SUV des personnes qui conduisent des voitures de taille plus raisonnable (1). Ou comment un objet énergivore et idiot s’est imposé via le marché (y compris les marchés publics) et contribue à verrouiller notre futur.
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mercredi, 16 août, 2023
Par Aude le mercredi, 16 août, 2023, 17h21 - Annonces
Aurélien Berlan, Guillaume Carbou et Laure Teulières (dir.), Greenwashing. Manuel pour dépolluer le débat public (2022), Points Seuil, 2023, 243 pages, 8,90 €
L’an dernier paraissait un ouvrage collectif, manuel d’auto-défense intellectuelle contre le capitalisme vert et ses stratégies de greenwashing. Coordonné par trois chercheur·es de l’Atelier d’écologie politique de Toulouse, ce livre réunit 35 auteurs et autrices aux profils divers (recherche, journalisme, activisme) pour 24 entrées : agriculture durable, finance verte, écocitoyenneté, etc. J’ai été sollicitée pour une entrée sur l’écopsychologie, parmi quelques unes qui portaient moins sur des stratégies de greenwashing que sur des fausses solutions aux désordres écologiques. Greenwashing est aujourd’hui accessible en poche, c’est l’occasion de se le procurer.
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mercredi, 28 juin, 2023
Par Aude le mercredi, 28 juin, 2023, 20h52 - Textes
Voici le texte d’une rencontre tenue à Grenoble dans les locaux d’Antigone avec les Amis du Monde diplomatique le 22 mai 2023. Par « classes dominantes » j’entends dans la première partie de mon propos ces classes qui ont un capital, économique, social ou culturel, qui leur permet de dominer symboliquement les classes qui en sont moins dotées sans pour autant déterminer l’action des États ni avoir un pouvoir économique qui leur permet de peser sur l’ordre des choses.
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lundi, 26 septembre, 2022
Par Aude le lundi, 26 septembre, 2022, 08h26 - Textes
C’est un air connu, que les marionnettes du jeu électorat se remettent à siffler quand elles s’inquiètent qu’on les ait oubliées. Fabiend’chez nous Roussel et sainte Sandrine Rousseau, deux héros de la défaite de la gauche en Hauts-de-France qui se sont imposé·es dans l’arène nationale, remettent le couvert sur la question de la consommation de viande. Rousseau, qui n’était pas végétarienne la dernière fois que j’ai mangé avec elle, renforce son image d’écoféministe en dénonçant une consommation masculine de viande qui détruit la planète. Sur le fond, le propos est assez juste : la manière dont sont associées la consommation de viande et la masculinité, la chasse, la prédation, la force physique et même la couleur rouge (1), dite aussi virilo-carnisme ou carno-phallogocentrisme pour faire plus simple, est une représentation sociale mise en lumière depuis plusieurs décennies et qui explique encore aujourd’hui la consommation différenciée de viande entre femmes et hommes (2). La journaliste féministe Nora Bouazzouni a d’ailleurs produit récemment deux ouvrages éclairants et bien argumentés sur le sujet, Faiminisme et Steaksisme (Nouriturfu, 2017 et 2021). Roussel, qui drague un électorat en tout point opposé, en a profité pour faire son apologie des vraies valeurs françaises, vin, viande et fromage.
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dimanche, 5 septembre, 2021
Par Aude le dimanche, 5 septembre, 2021, 11h51 - La petite bourgeoisie s'amuse
« Connasse, t’as qu’à te pousser dans le caniveau, je te double si je veux ! » C’est pas lui qui me gueule ça, c’est moi qui verbalise à voix haute son dring-dring parce que je prends toute la place sur cette piste cyclable trop étroite pour y rouler à deux de front. (Oui, dans la France d’avant – avant le 5 décembre 2019 – on imaginait des cyclistes épars·es se suivre de loin en loin et personne n’avait prévu des pistes suffisamment larges pour doubler.) Il me dépasse quand même, en me frôlant et en me faisant savoir qu’il est vexé que j’aie pu le confondre avec un automobiliste de base. Lui, il est beaucoup mieux. Il fait du vélo, il mange peut-être bio pour sauver la planète en rentrant à 18 h de son boulot de bureau bien payé, si j’en juge par son joli équipement. Il est probablement « déconstruit » et titulaire d’un livret éthique qui partage ses maigres bénéfices avec Pierre Rabhi, un peu comme moi. Sauf que moi, je suis capable de gérer ma frustration et de rester à rouler tranquillement derrière une vieille dame ou un gros monsieur, tant que je n’ai pas la place de les dépasser. Je le retrouve plus tard, j’étais passée devant lui suite à un mauvais choix de sa part au carrefour et il me double de nouveau. On roule à peu près à la même vitesse mais le moindre différentiel lui est insupportable, c’est son droit humain de doubler quiconque le ferait à peine ralentir, dès qu’il estime que « ça passe ». Aujourd’hui c’est lui, un barbu trentenaire ou quadra. Hier c’était elle, une meuf plus jeune en Vélib (1) pour qui s’était vital, de se placer devant moi, j’avais donc roulé deux kilomètres sur l’avenue sagement derrière elle après son dépassement dangereux. Avant-hier c’était un autre gars avec un vélo sportif, dans un virage, et qui roulait sur la piste malgré une vitesse élevée.
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dimanche, 15 août, 2021
Par Aude le dimanche, 15 août, 2021, 20h27 - Lectures
Hélène Tordjman, La Croissance verte contre la nature. Critique de l’écologie marchande, La Découverte, 2021, 352 pages, 22 €
La Croissance verte contre la nature est certainement le plus grand livre d’écologie de l’année. L’économiste Hélène Tordjman s’y attaque aux évolutions de la technologique et du capitalisme et à leur nouvelle prise en compte des questions environnementales. Entamé il y a moins de vingt ans, ce virage « vert » n’entend pas sortir de l’ornière productiviste mais ses innovations sont désormais accompagnées de justifications écologiques. Tordjman documente donc plusieurs dossiers pour tenter d’en comprendre les racines idéologiques et les logiques économiques.
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mardi, 27 avril, 2021
Par Aude le mardi, 27 avril, 2021, 19h23 - Lectures
C’est in extremis que j’ai pu me procurer un numéro de La Décroissance d’avril dans ma petite ville prospère, en bordure du bois de Vincennes, où l’on ne croise presque jamais de Noir·es ou d’Arabes et qui a réélu l’an dernier son maire de droite dès le premier tour. D’habitude, m’explique le monsieur qui tient le kiosque sur la grand place, les numéros de ce journal arrivent puis repartent et c’est la première fois qu’il en vend un… et même deux quand j’achète le dernier. Le buraliste de la rue de la Poste, qui en commande à peine plus chaque mois, a été dévalisé.
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mercredi, 24 mars, 2021
Par Aude le mercredi, 24 mars, 2021, 20h57 - Textes
Cet hiver le Haut conseil pour le climat, une instance créée en 2018 pour « apporter un éclairage indépendant sur la politique du gouvernement en matière de climat », a livré un rapport sur l'impact écologique du déploiement de la 5G. Ce rapport, commandé par le Sénat, anticipe une augmentation de la consommation d'énergie et des émissions de gaz à effet de serre due à l'utilisation de cette nouvelle technique, pourtant plus efficace que la 4G. L'empreinte carbone du numérique, aujourd'hui autour de 15 millions de tonnes par an en France, est amenée à croître ces prochaines années mais le déploiement de la 5G devrait entraîner vers 2030 un doublement de cette croissance, a minima, si ce n'est un quadruplement. Les raisons en sont le renouvellement du matériel, l'effet-rebond des consommations (soit les nouveaux usages induits par exemple par l'Internet des objets, si j'ai bien compris). Le tout nous entraînant vers une empreinte de 25 millions de tonnes bien incompatible avec les engagements déjà peu ambitieux de la France en matière d'émissions.
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vendredi, 19 mars, 2021
Par Aude le vendredi, 19 mars, 2021, 17h02 - Lectures
Glenn Albrecht, Les Émotions de la Terre. Des nouveaux mots pour un nouveau monde, Les Liens qui libèrent, 2021, 366 pages, 9,90 €
Lors du premier confinement, c'est un fait qui est apparu avec plus d'évidence que jamais : la nature fait du bien, au corps et à l'esprit. Or dans une société industrielle qui détruit son milieu, l'accès à la nature est restreint ou dégradé. Glenn Albrecht a nommé le malaise devant cette dégradation la solastalgie, néologisme ou plutôt mot-valise évoquant la consolation et la nostalgie, soit la douleur d'avoir perdu un milieu qui faisait du bien. Ce philosophe australien est d'ailleurs gourmand de néologismes, les siens et ceux des autres. On connaît la nostalgie (un mot inventé au XVIIe siècle pour décrire le sentiment douloureux pour un pays éloigné et, dans une acception plus récente, une époque révolue) ; l'Anthropocène, la période géologique qui a succédé à l'Holocène et se caractérise par le changement apporté par l'être humain (on y reviendra) à son milieu ; l'écocide (l'équivalent d'un crime de guerre ou crime contre l'humanité mais perpétré contre le milieu). Je dis « milieu » pour éviter cette expression récusée par l'auteur d'« environnement », bien trop anthropocentrique. À ces mots il faut ajouter ses créations propres, entre beaucoup d'autres la météoranxiété, ou angoisse devant un climat devenu imprévisible, la Terraphthora, les forces qui détruisent la Terre alors que la Terranascia est au contraire l'ensemble des forces créatrices.
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mardi, 14 avril, 2020
Par Aude le mardi, 14 avril, 2020, 09h40 - Textes
Dans
Les Besoins artificiels,
Razmig Keucheyan montre combien la consommation est un geste politique, non pas
parce que les choix individuels auraient le pouvoir de réorienter le marché
(une certaine aporie de la pensée écolo-alternative) mais parce que l'union des
consommateurs, sur le modèle de l'union des travailleurs à laquelle elle fut
d'ailleurs liée, est un outil sous-estimé et sous-utilisé pour ne plus subir
l'offre et contribuer à une démocratie économique. Tout intéressant qu'il soit,
cet ouvrage ne pose pas comme il le promet la question de la construction des
besoins, notamment par l'offre.
J'ai bien peur que nous ne soyons pas dans L'An 01, appelé·es à
reconsidérer nos besoins pour imaginer ensemble une société décente… J'ai bien
peur que ce qui nous attend ne soit pas un grand banquet démocratique où les
idées les plus généreuses et les moins bêtes triompheront… J'ai néanmoins envie
de poser ici cette question au sujet de l'avion, stimulée par des débats
récents du confinement et par ma relative déception devant l'ouvrage de
Keucheyan. Tentant de faire la part entre besoins authentiques et besoins créés
par l'offre, celui-ci affirme : « Voyager est devenu un besoin
authentique. (…) La démocratisation du voyage est un acquis. »
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dimanche, 19 janvier, 2020
Par Aude le dimanche, 19 janvier, 2020, 11h35 - Textes
C'est une affirmation à tempérer mais, sans attendre des
politiques de transition écologique, nous avons dès maintenant la possibilité
et la responsabilité de baisser notre impact sur l'environnement en adoptant
quelques bons principes de vie : choisir les mobilités douces, acheter des
produits bio tant alimentaires que cosmétiques, d'entretien ou textiles, trier
ses déchets, rénover sa maison avec des matériaux écologiques, habiter un
logement pas trop grand, produire moins de déchets en utilisant des objets
réutilisables et des aliments en vrac et moins transformés, moins chauffer son
logement, ne jamais prendre l'avion. J'en oublie peut-être…
Ces quelques principes semblent opposer des classes conscientisées de
centre-ville (qui vivent assez près de de leur emploi pour y aller à vélo, ont
les moyens de manger bio, peuvent assumer les surcoûts de certaines pratiques
de consommation quand il faut choisir un produit plus écologique) à ces classes
populaires qui se sont insurgées l'hiver dernier à propos d'éco-taxes sur le
diesel, lesquelles sont dépendantes
de la voiture, n'ont pas les moyens de faire entrer dans leurs critères de
consommation les questions écologiques et le voudraient-elles vraiment ?
Il est une idée qui s'impose d'après laquelle cette écologie des ménages, qui
constituerait notre principale marge de manœuvre pour faire changer
radicalement nos sociétés, appartiendrait au registre d'une classe sociale,
éduquée et à l'aise financièrement (1) pendant que les autres
sont au mieux captives, au pire rétives.
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samedi, 10 août, 2019
Par Aude le samedi, 10 août, 2019, 12h58 - Textes
Il y a quelques jours, j'ai eu l'idée saugrenue de demander à un colibri de ma
connaissance s'il avait bien supporté la lecture d'
Égologie
et celui-ci en est venu à critiquer les mouvements écolos qui se complaisent
dans leur singularité et le fait qu'ils ont raison tandis que les autres ne
sont que des imbéciles. Vu la gravité de l'enjeu, me disait-il, il faut s'unir,
tous les efforts sont bons à prendre. Oui. Mais non.
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mardi, 2 octobre, 2018
Par Aude le mardi, 2 octobre, 2018, 03h27 - Textes
C’était il y a presque vingt ans. La formatrice était venue avec son bébé,
qu’elle allaitait, pour nous présenter les grandes lignes de ce qu’est le
changement climatique. Les particules de gaz à effet de serre plus denses dans
l’atmosphère, qui font que l’énergie solaire est recapturée en plus grande
proportion après qu’elle a touché la Terre. Le réchauffement de la planète, qui
s’ensuit, ces deux ou trois degrés (selon les différents scénarios) qui ne sont
pas uniformément répartis mais constituent une énergie en plus phénoménale,
laquelle nourrit des épisodes climatiques plus intenses et plus fréquents. Et
puis ce qu’on peut y faire : un quart des émissions dû aux transports, un
autre à l’agriculture (pas seulement l'élevage mais aussi le mésusage des
sols), un autre au bâtiment, un dernier à l’industrie et une troisième moitié
pour tout ce que nous achetons sur le marché mondial et qui n'est pas compté
dans la consommation nationale… Les solutions ? Des techniques plus
écologiques et moins industrielles et une réduction : du nombre de
kilomètres effectués par les biens et les personnes, de la consommation, de
l'extraction des ressources, etc. Changer de mode de vie mais aussi changer de
modèle économique. Ça tombait bien, les échos de Seattle se faisaient encore
entendre et la mondialisation néolibérale était nommée, décrite et
combattue.
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dimanche, 12 août, 2018
Par Aude le dimanche, 12 août, 2018, 15h40 - Textes
Ces derniers mois, je suis allée à la rencontre des
lecteurs et des lectrices d'Égologie.
J'ai parfois eu un peu la frousse, comme dans cette petite ville démocratique
où les affiches de la rencontre avaient été arrachées ou ailleurs quand la
veille de la rencontre est sortie une tribune enflammée contre la couverture du
livre dans un média local. Mais globalement, ça s'est bien passé. Mieux que ça,
même. J'ai rencontré une foule de gens estimables, des camarades pour qui les
alternatives écolo posent depuis longtemps problème mais qui n'avaient pas
forcément su l'exprimer dans des termes audibles par les personnes qui y sont
engagées et ces mêmes personnes, ou en tout cas celles qui y croient vraiment,
à la solidarité et au reste, pour qui Égologie a été l'occasion de
questionner leurs pratiques et qui l'ont accepté de bon gré. À tou·tes :
merci pour l'accueil !
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samedi, 14 octobre, 2017
Par Aude le samedi, 14 octobre, 2017, 08h48 - Annonces
Ces derniers mois n'ont pas été mes plus productifs,
à voir mes publications plus rares sur ce blog. C'est que j'étais occupée
ailleurs, à reprendre quelques idées développées ici pour les articuler dans un
petit bouquin qui sort ce lundi 16 octobre :
Égologie.
Écologie, individualisme et course au bonheur.
Grand merci à l'équipe du Monde à l'envers, mes éditeurs, dont Nicolas à qui ce
livre doit beaucoup, pas seulement son titre. Merci également pour les
relectures et les encouragements à Louison Bobet et Mutines. Merci pour
l'inspiration et les repères à Nicolas Marquis et Irène Pereira, dont j'espère
ne pas avoir tordu les idées dans tous les sens. Merci à Xavier et à quelques
camarades alter-écolo pour avoir accueilli ma critique avec bonne foi,
intelligence et générosité (j'espère qu'ils et elles ne seront pas les seul·es
!).
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mercredi, 28 décembre, 2016
Par Aude le mercredi, 28 décembre, 2016, 11h57 - Textes
Un article paru en juin 2016 dans le n°23 de Moins!, journal romand d'écologie
politique et qui reprend une partie de ma brochure sur le revenu garanti.
J'ai édité dans mes jeunes années une brochure qui faisait la promotion du
revenu garanti : comment « perdre sa vie à la gagner » (1),
expliquaient de jeunes écologistes proposant plutôt de rester au lit pour
« transformer son temps en bonheur en tranches ». Presque quinze ans
après, parmi les rédacteurs et rédactrices de ces textes, beaucoup sont
engagé-e-s dans des activités bassement productives et rémunérées :
maraîchage, enseignement du français langue étrangère, soin aux enfants
handicapés… Il y avait finalement de quoi faire sans pourrir la planète.
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dimanche, 31 juillet, 2016
Par Aude le dimanche, 31 juillet, 2016, 04h09 - Textes
Article paru dans CQFD n°141,
mars 2016
Certes, la plupart d’entre nous n’attendait
rien de toi, Parti socialiste. Mais le quart d’inscrits égarés qui t’a porté au
pouvoir a dû sérieusement être déçu. Transition écologique, préservation des
espaces naturels, lutte contre le changement climatique et la pollution de
l’air, du sol et des eaux… Où en sommes-nous ? Ta présidence n’est pas
synonyme de simple dégradation de notre patrimoine naturel commun. Non, tu as
bien su le valoriser, au point qu’il a gonflé quelques portefeuilles.
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lundi, 11 avril, 2016
Par Aude le lundi, 11 avril, 2016, 18h27 - Reportages
Article paru dans « Faire la paix avec la
mort », dossier n°8 de En attendant l'an 02, ouvrage collectif aux
éditions Le Passager clandestin, avril 2016, 220 pages, 15 euros
« Au moins dans nos sociétés meurt-on toujours plus vieux. »
C'est la tarte à la crème que reçoivent en réponse les critiques de
l'industrialisme, des villes tentaculaires et de la bouffe dopée aux produits
chimiques. Sommes-nous vraiment sûr·e·s de mourir plus tard que les générations
qui nous ont précédées ? Et en quoi cela nous assurerait une vie
bonne ?
Janvier 2016. L'INSEE livre les chiffres de la démographie française pendant
l'année écoulée. L'info fait les titres des journaux : l'espérance de vie
est en baisse et la mortalité la plus élevée depuis 1945. Pour la première fois
depuis 1969, les espérances de vie masculine et féminine baissent de manière
simultanée : -0,3 ans pour les hommes, qui meurent en moyenne à 78,9 ans,
et -0,4 ans pour les femmes, pour 85 ans. Les événements météorologiques de
2016 (une canicule en juillet et une vague de froid en octobre) suffisent-ils à
expliquer ce chiffre ? Et ne s'agit-il que d'un phénomène conjoncturel,
comme les démographes nous l'expliquent tout le long de la semaine qui
suit ? Claude Aubert, agronome, promoteur de l'agriculture biologique et
auteur d'ouvrages de santé environnementale comme Espérance de vie, la fin
des illusions (Terre vivante, Mens, 2006), a à ce sujet un avis
sensiblement différent…
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